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Chloé, Cléo, Madeleine, Constance, Sarah, Julie, Louna, Nelly et Thaïs, Paul et Paul, Alessandro, Glenn, Joseph, Louis, Tom, Eliot m’ont, par leurs dessins, suggéré cette histoire que je leur dédie.

Dans un pays merveilleux vivait un jeune homme d’une quinzaine d’années. Il s’appelait Jules. Qu’est-ce qui rendait ce pays si merveilleux ?
- Sa situation géographique puisqu’il était bordé par la mer et occupé par des forêts très anciennes. Ainsi, depuis sa petite enfance, Jules allait à la plage dès qu’un rayon de soleil éclairait et réchauffait le sable, mais surtout l’eau.

Jules à la plage Jules dans l'eau

Il faut vous dire que le garçon aimait plonger pour observer les animaux qui peuplaient les côtes de son pays. Il rapportait même un peu de cette eau à la maison pour examiner ses plus petits habitants au microscope ; découvrir de nouvelles espèces était à chaque fois un immense plaisir.

Jules à la plage 1 Jules dans l'eau

Une promenade en forêt comblait également le garçon qui ne se lassait pas d’observer la croissance des arbres, le vol des papillons qui s’y aventuraient, la danse des abeilles s’offrant en spectacles devant leurs congénères qui apprenaient, en analysant les gestes des danseuses, où se trouvaient les champs les plus fleuris.

forêt abeilles dans la forêt  papillons dans la forêt

- Son climat doux et agréable : Jules aimait regarder la pluie ruisseler sur les vitres de la maison. Chaque fenêtre lui offrait un tableau différent du jardin et il ne s’ennuyait jamais les jours de pluie.

pluie 1 pluie 3  pluie 2

- Sa maman, très douce, très belle, qui avait été peinte des dizaines de fois par de grands peintres, contribuait aussi au bonheur émerveillé de Jules qui la voyait comme une fée venue de la mer : elle savait si bien raconter des histoires maritimes à son fils !

maman fee
portrait 1 portrait 4 portrait 2

Elle composait des bouquets de fleurs très élégants qui captaient immédiatement le regard des visiteurs. Peut-être était-elle aussi une fée des champs et des jardins ?

bouquet 1 bouquet 2 bouquet 3 bouquet 4

Son papa, que Jules voyait peu puisqu'il était astronaute, mais dont il était très fier : en regardant la lune, chaque soir, le jeune garçon savait que son père, là-haut, dans le cosmos, observait la terre en pensant à son fils

 l'astronaute

- Ses chats : blanc, roux, noir… des amis mystérieux qui vivaient leur vie indépendante des hommes surtout la nuit mais qui rentraient tous les matins à la maison pour recevoir les caresses de Jules et de sa mère.

chat blanc chat roux  chat noir

Un jour funeste, tout changea, hélas !

 incendie 1

Les forêts du petit pays brûlaient.

incendie 2  incendiie 3 incendie 4

On pensa que l’incendie était parti des guirlandes électriques ou des bougies que les gens avaient posées sur les branches de quelques sapins pour fêter Noël et qu’ils avaient oubliées dans une grande négligence coupable.

démarrage de l'incendie

On entendit une grande plainte, un cri long et plaintif monter du pays entier : toutes les gorges criaient de peur et de tristesse tant le malheur était grand.

cri 1
 cri 2  cri 3

Sur les terres dépourvues d’arbres, où il ne restait que quelques moignons de bois, la faune changea du tout au tout : les araignées se multiplièrent et envahirent les paysages, effrayant tous les humains qui ne savaient comment réagir.

araignée alessandro araignée eliot araignée chloé

Pis encore : les animaux auxquels on était habitué et qu’on côtoyait avec plaisir avant la catastrophe donnaient naissance, maintenant, à des monstres terrifiants.

animal 1 animal 2 animal 3 animal 4

Les gens du petit pays devinrent méchants, hargneux : Ils construisirent des cages pour emprisonner les malheureux animaux qui ne leur plaisaient pas, ils se chamaillèrent pour un oui, pour un non. La vie de Jules avait perdu son charme d’avant la catastrophe

 cage 1 cage 2

Son père apprit ce qu’il était advenu de son malheureux pays. Inquiet, il se dépêcha de regagner la terre

fusée

et décida d’emmener sa famille, avec un hélicoptère, jusqu’à la base de lancement de Baïkonour où ils emprunteraient une fusée pour voyager dans l’espace et trouver d’autres endroits accueillants :

hélico 1 hélico 3 hélico 5

dans le cosmos, il était passé bien au large d’anneaux très brillants entourant de vastes cercles noirs. Les astronomes les nommaient « trous noirs » et disaient que ces trous absorbaient tout ce qui passait à proximité et qu’on ne revoyait jamais plus : ces savants avaient ainsi vu disparaître quelques astronautes avec leurs vaisseaux spatiaux contenant leurs expériences, leurs graines, leurs animaux, leurs machines…. Le père de Jules décida qu’on pouvait bien tenter d’aller voir ce qui se passait dans ces trous noirs : ça ne pouvait être pire que ce qui arrivait sur la terre.

trou noir Cléo

Jules et ses parents montèrent dans une fusée et filèrent sans hésiter vers le trou noir le plus proche qu’ils repérèrent à sa couronne lumineuse.

fusée de Sarah

En s’approchant de la bouche sombre béante, ils distinguèrent des tas d’objets qui semblaient attirés irrésistiblement : des voitures, des machines, un père Noël qui avait décidé d’en finir avec la bêtise humaine, des astéroïdes, des plantes…. La famille sut alors que le monde à l’intérieur de ce trou, serait différent de celui qu’ils venaient de quitter, mais, peut-être pas invivable pour des humains.

trou noir Glenn  trou noir Louis  trou noir Julie

C’est le papa qui entra le premier dans le couloir noir. Avec sa lampe de poche extrêmement puissante, il distingua, au fond du trou, un monde plein de couleurs.

lampe de poche

Alors, la fusée descendit, descendit, pour se poser, en douceur, sur le sommet d’une colline toute verte.

la fusée aterrit

Des centaines d’éoliennes tournaient en ronronnant, autour desquelles s’affairaient toutes sortes d’êtres vivants parfois très différents des terriens, parfois leur ressemblant beaucoup. Les collines étaient peuplées d’animaux étonnants mais très beaux : des papillons gigantesques aux douces couleurs, des oiseaux aussi élégants que les paons terrestres, des abeilles qui butinaient des fleurs géantes. Jules sut qu’il aurait des tas de sujets d’études dans ce nouvel univers et il se réjouit de ce changement dans sa vie.

éoliennes et femmes éoliennes et papillon

Un des changements que nota immédiatement le jeune homme en s'aventurant dans le paysage fut une sorte de silence : en dehors du ronron lointain des éoliennes, du chant du vent, des voix humaines et animales, il n'entendait rien d'autre, pas de klaxons impatients, de bruits de moteurs de camions et de voitures et cela lui rappelait son petit pays. Aussi ne fut-il pas surpris quand il découvrit ce qu'on faisait des voitures arrivées-là il ne savait comment : on les transformait en boulangeries, en jardinets, en cabanes ou en bibliothèques.

voiture 1 voiture 2  voiture 3 voiture 4

Ça, il ne l'avait jamais vu puisque, dans son pays d'origine, on ne circulait qu'à vélo depuis toujours mais il savait que ce n'était pas ainsi sur toute la planète qu'il venait de quitter. Décidément, cet endroit lui plaisait de plus en plus et ce qui aurait pu n'être qu'une décharge (il se souvenait de tout ce qu'ils avaient croisé en approchant du trou noir) était, en réalité, une sorte de jardin d'eden.

Il faudra encore beaucoup d’autres dessins des enfants de l’atelier pour que je puisse vous raconter ce que fut la vie de ce garçon qui avait fui un paradis devenu un enfer pour s’installer dans un nouveau paradis comme l’avaient deviné Cléo et Madeleine à l’évocation du « trou noir ».

Histoire de Gisèle. Mai 2019